C’est peut-être pour la gauche que la lutte des places à l’Assemblée aura été la plus dure. Dans les tractations, la compétition entre « partenaires » a parfois été plus tendue que celle opposant les différents bords politiques. « Insoumis », communistes, écologistes, socialistes, les membres de l’alliance s’étaient pourtant pliés à plusieurs réunions d’intergroupe et avaient multiplié les gestes de bonne volonté ces derniers jours. Mardi, avant d’entrer dans l’hémicycle, une courte plénière réunissait même l’ensemble des députés. L’intergroupe s’était mis d’accord sur une liste de candidats communs au bureau : Caroline Fiat (La France insoumise, LFI, Meurthe-et-Moselle) et Valérie Rabault (Parti socialiste, PS, Tarn-et-Garonne) pour la vice-présidence, Bastien Lachaud (LFI, Seine-Saint-Denis) comme questeur, un ou une candidate Gauche démocrate et républicaine (GDR – Soumya Bourouaha, élue en Seine-Saint-Denis, fut finalement désignée) et l’écologiste Hubert Julien-Laferrière (Rhône), issu de Génération écologie, pour secrétaires.
La France insoumise, majoritaire dans cette coalition (avec 75 députés sur 151), jouait son leadership dans ce premier test : allait-elle réussir à asseoir sa prédominance tout en ménageant les sensibilités de ses partenaires ? Manifestement, côté écologiste, la réponse penche vers le non. « Il faut trouver les équilibres au sein de la Nupes… », mesurait Sandrine Rousseau (Paris) mercredi matin. La semaine dernière, le groupe écologiste avait convenu de demander pour elle une vice-présidence, à défaut de coprésidence du groupe avec Julien Bayou. Côté LFI comme socialiste, on expliquait l’absence des écologistes à un poste de vice-présidence par le fait qu’ils n’auraient pas, à vingt-trois élus, le nombre de points requis pour y prétendre en vertu du système en vigueur dans la chambre, un calcul contesté par Julien Bayou.
« C’est leur stratégie mais elle n’est pas partagée »
Mercredi, le vote du bureau s’organise. Pour la gauche comme les autres, la journée va appeler des clarifications sur une question clé : comment se positionner face au Rassemblement national (RN), qui compte désormais 89 députés ? Au sein de la Nupes, les écologistes sont les seuls à l’énoncer aussi clairement, dans un communiqué matinal : « Nous, écologistes, n’acceptons pas la formation d’un bureau de l’Assemblée nationale dans lequel siégerait le Rassemblement National. Il appartient aujourd’hui à la présidence de cette même Assemblée de proposer un bureau dans la continuité du barrage que les Françaises et les Français ont érigé lors du second tour de la présidentielle. »
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