La proposition du gouvernement de plafonner les loyers pendant un an serait salutaire pour les ménages Français. Pourtant, si les charges de copropriété continuent d’augmenter cela pourrait directement impacter les locataires et avoir des conséquences néfastes sur la salubrité et l’isolation des habitations en France.

Les charges de copropriété sont souvent répercutées sur les locataires

Le gouvernement à proposé un plafonnement des loyers pendant un an. Si ce bouclier loyer est important, il faudrait peut-être également penser à un bouclier pour les charges de copropriété. En effet, il n’y a pas que les loyers qui risquent de grimper en répercussion de l’inflation. Les professionnels s’inquiètent aussi de l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur les charges payées par les propriétaires. Ces charges sont d’ailleurs souvent répercutées sur les locataires lorsque le bien est loué. Beaucoup d’immeubles intègrent en effet le chauffage collectif dans les charges communes, sans oublier l’électricité

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En avril, cela avait poussé le gouvernement à étendre le bouclier tarifaire aux particuliers chauffés collectivement au gaz en copropriété. Il faut noter que ce dispositif intervient a posteriori, sous forme de remboursement de charge. En attendant, il faudra tout de même régler la facture. Ce n’est d’ailleurs pas le seul souci. La flambée récente du prix de certains matériaux de construction, dans le contexte notamment de la guerre en Ukraine, fait aussi gonfler les factures lorsque les copropriétaires se lancent dans des travaux. Pour certains immeubles, délaissés ces dernières années par leurs propriétaires, cela peut créer des risques en matière de salubrité.

Le parc immobilier a vieilli donc le nombre de sinistre a augmenté

Sans surprise, ces dernières années ces charges avaient tendance à monter. Selon une étude réalisée en 2019, les frais de copropriété ont connu une hausse quasi ininterrompue depuis 2007, avec des progressions moyennes comprises entre 1,5% et 6 % par an. Sans surprise non plus, le chauffage est responsable de la majeure partie de cette hausse. A lui seul, il pèse pour plus d’un quart du budget d’une copropriété. Malgré tout, selon l’association ARC, c’est l’assurance de l’immeuble qui a connu la plus forte hausse ces dernières années. L’explication est simple, le parc immobilier a vieilli donc le nombre de sinistre a augmenté. Si la crise du Covid avait permis depuis 2 ans de maintenir les charges à niveau, les copropriétés avaient notamment réduit les dépenses de nettoyage et l’hiver 2020 avait été plutôt doux, cela ne pourrait ne pas durer.

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On risque en effet de voir une montée des impayés. Pour l’instant, le seuil d’alerte n’est pas encore franchi. UNIS, le syndicat immobilier a confié aux Echos que ses administrateurs de biens n’avaient été que 5% à constater une hausse jugée inquiétante des impayés. Sachant qu’il n’y a pas d’observatoire en la matière. Pourtant le poids du chauffage dans les charges laisse craindre le pire, notamment en cas d’hiver rigoureux. Dans ce contexte, beaucoup de copropriétés auraient aussi décidé de renoncer ou de repousser certains travaux, notamment ceux liés à la rénovation énergétique. Il faut savoir qu’en France, 7 millions de logements sont mal isolés. Ces passoires thermiques renchérissent un peu plus les coûts de chauffage. En somme, c’est un peu le serpent qui se mord la queue.

Pierrick Fay 

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